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STEPHANE GERHARDS

"Celui qui doit combattre des monstres doit prendre garde de ne pas devenir monstre lui-même".

 

Friedrich Nietzsche Par-delà le bien et le mal

 

 

Si les monstres ont réellement triomphé des Dieux, comme pouvait l’affirmer Jean Clair, Stéphane Gerhards est un des artistes contemporains à en faire le terrible constat.

Fasciné depuis son enfance par des figures difformes, le plasticien a su, avec le temps, donner un sens aux créatures qu’il représente. Pas besoin d’aller chercher bien loin, en vérité…

 

Malgré l’évidence du périple, le voyage est ardu : il aura fallu puiser aux tréfonds de la psyché des âmes, plonger le réel dans un bain révélateur, oser se mettre (ainsi que ses semblables) en face d’un miroir.

 

Il en jaillit un reflet difficilement supportable. Car c’est, crûment, notre image qu’il donne à contempler.

Résolument expressionniste avec des accents surréalistes ; Stéphane Gerhards dépeint un cauchemar, très limpide, afin de pouvoir s’en défaire.

 

Représentant tantôt la figure de la mère envahissante et castratrice, tantôt celle de la déshumanisation de l’être réduit à son côté fonctionnel ou encore celle de l’enfant impuissant, obligé de subir et de s’adapter… Ses sujets ressemblent à des chantiers qui appellent un travail de reconstruction.

 

Le plasticien impose ces thématiques brutales dans un langage pluridisciplinaire : de la peinture au dessin, en passant par la sculpture, la fresque et la gravure. Des moyens au service d’une recherche de perfection technique et figurative, afin de servir au mieux la vérité de son propos.

 

« Ce sont mes états d’âme qui dirigent ce que je fait. »

 

Dans ce projet de destruction et de réassemblage très personnel, où la sensibilité côtoie la sauvagerie, où le grotesque rejoint la maîtrise et où le scientifique s’accouple avec le spirituel, la thématique de l’animal fait office de clé de voûte dans son œuvre.

 

Ici, l’énergie primaire peut s’exprimer librement. Presque en apesanteur. Comme si elle était retournée à sa place.

 

C’est grâce à cette distance avec la représentation humaine que, paradoxalement, l’artiste parle le mieux de ce que nous pouvons être… Tellement monstrueux et tellement humain.

 

Jean-Marc Reichart

 

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